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L’impact de l’analyse des données sportives sur les décisions stratégiques : Tirer des leçons du monde du sport pour optimiser la performance de votre entreprise.

En tirant parti des méthodes de traitement de données du monde du sport, les entreprises peuvent ajuster les stratégies en conséquence et améliorer leur compétitivité et leur efficacité opérationnelle.

Retour d’expérience et cas d’usage avec Raphaël Savy – VP Europe du Sud chez ALTERYX, partenaire notamment de McLaren en Formule 1 et Xavier Garbajosa, éminente figure du rugby français :

Il a inscrit son nom dans les annales du sport hexagonal en étant couronné par trois fois champion de France, en 1997, 1999 et 2001 et en atteignant les sommets européens en remportant la Coupe d’Europe en 2003 et 2005.

Son palmarès ne se limite pas à ses exploits en club puisqu’il a également brillé sous les couleurs de l’équipe de France en étant vice-champion du monde en 1999 et un artisan majeur des victoires lors des Grands Chelems en 1998 et 2002. Au-delà de ses exploits sur le terrain, Garbajosa a également démontré son leadership en endossant le rôle de manager sportif au sein des équipes de La Rochelle, de Montpellier, ou du LOU Rugby à Lyon en 2022. Aujourd’hui, il continue de partager son expertise en qualité de consultant pour Bein Sport.

Résumé :

Alteryx, société spécialisée dans l’analyse de données, s’affirme comme une figure de proue dans l’univers du traitement analytique. Au cœur de cette révolution, son ADN se distingue par son engagement envers la donnée et l’humain, comme l’explique Raphaël Savy, représentant de l’entreprise.

“C’est le logiciel et l’analyse de la donnée”, explique-t-il. “On a développé une plateforme analytique qui permet de traiter la donnée. Parce que quand on parle de traitement de données, on parle essentiellement de collecte et de nettoyage qui permet d’automatiser des processus pour aller plus vite et gagner du temps et qui permet d’analyser cette donnée pour résoudre des problématiques métier.”

Dans un monde où la donnée est omniprésente, Alteryx se positionne comme un facilitateur de solutions. “Aujourd’hui, la donnée est partout dans l’entreprise”, souligne Raphaël Savy. “Et finalement, Alteryx va résoudre des cas d’usage : comme aider par exemple à la planification budgétaire dans un département financier, aider un département marketing à mieux connaître ses clients ou un département supply chain à mieux gérer ses stocks. “

Cependant, ce n’est pas seulement une question de traitement des données, mais aussi de compréhension et d’implication humaine. “La caractéristique de cette plateforme, c’est qu’elle est self service”, précise-t-il. “Donc tout le monde y peut avoir accès sans forcément un bagage technique très pointu. Et on redonne la main aux utilisateurs, on redonne la main aux métiers.”

Cette dimension humaine est également mise en avant par Xavier Garbajosa, ancien manager de clubs sportifs, qui reconnaît l’importance croissante des données dans le monde du sport. “Les données sont présentes depuis une dizaine d’années et cela a apporté pas mal de données aux joueurs et aux staffs”, explique-t-il. “Toutes ces données nous permettent de pouvoir monitorer nos charges d’entraînement, l’état de fraîcheur des joueurs et peut-être, le point le plus important, de prévenir les blessures.”

Alteryx, avec son partenariat avec McLaren, illustre bien cette fusion entre données et décisions humaines. “Les ingénieurs de McLaren utilisent la plateforme Alteryx pour designer et construire la voiture, mais aussi durant la course, optimiser toutes les données de course”, déclare Raphaël Savy. “Mais la dernière décision, par exemple, dans la Formule 1, elle revient au pilote ou du moins à l’équipe.”

Cette collaboration entre l’analyse de données et l’intuition humaine est cruciale, comme le souligne Xavier Garbajosa. “Tout ce qui est data nous amène quand même des outils pour devenir meilleurs”, affirme-t-il. “Mais il y aura toujours une marge qui sera vouée au côté humain que l’on ne maîtrise pas.”

Ainsi, chez Alteryx, l’humain reste au cœur de l’action, dans un équilibre subtil entre technologie et intuition. “Absolument”, conclut Raphaël Savy. “D’abord la plateforme est en self-service, donc elle est accessible à tous. Mais au-delà, il y a toute une formation aussi qui est importante. Et c’est d’ailleurs aussi une des raisons pour laquelle McLaren nous a choisis : c’est que n’importe quel nouvel ingénieur peut se former très rapidement, simplement sur la plateforme.”

Interview :

Jérome Papin : Quel est l’ADN d’ALTERYX ?

Raphaël Savy : C’est le logiciel et l’analyse de la donnée. On a développé une plateforme analytique qui permet de traiter la donnée. Parce que quand on parle de traitement de données, on parle essentiellement de collecte et de nettoyage qui permet d’automatiser des processus pour aller plus vite et gagner du temps et qui permet d’analyser cette donnée pour résoudre des problématiques métier. 

Et aujourd’hui, la donnée est partout dans l’entreprise. Avant elle était essentiellement stockée dans l’IT et hébergée dans les domaines informatiques. Maintenant avec le digital, les réseaux sociaux, l’IOT, la donnée, elle est partout. Elle est dans la finance, dans le marketing, dans les ressources humaines et dans la supply chain. Et naturellement, elle est dans le sport. 

Et finalement, Alteryx va résoudre des cas d’usage : comme aider par exemple à la planification budgétaire dans un département financier. On va aider un département marketing à mieux connaître ses clients ou un département supply chain à mieux gérer ses stocks. Ou encore dans la donnée, où l’on va essayer de prendre les meilleures décisions en temps réel pour améliorer la performance d’une équipe, d’un coureur automobile.

La caractéristique de cette plateforme, c’est qu’elle est self-service. Donc tout le monde peut y avoir accès sans forcément avoir un bagage technique très pointu. Elle est sans code, c’est du drag and drop, du glisser-déposer. Très facile d’accès. Et elle est accessible dans le cloud ou sur une application installée sur un poste utilisateur.

Donc l’ADN, c’est l’analyse de la donnée mais également le partage au niveau de la donnée, au niveau de la connaissance, au niveau des compétences. C’est vraiment le sens aussi de l’histoire.

Jérôme Papin : Alteryx désire que l’utilisateur comprenne ce qu’il fait avec ses données.

Raphaël Savy : Oui, parce qu’historiquement, il y avait quelques personnes dans l’entreprise très techniques, qui produisaient des résultats, des rapports, des tableaux pour l’ensemble des départements. Et aujourd’hui, on redonne la main aux utilisateurs, on redonne la main aux métiers et on leur permet de mieux piloter leur activité et de résoudre leurs problèmes.

Jérôme Papin : Xavier, vous avez été manager de clubs. Comment appréhendez-vous la data aujourd’hui ? 

Xavier Garbajosa : Les données sont présentes depuis une dizaine d’années et cela a apporté pas mal de données aux joueurs, sur les indices de charge par exemple. Cela nous permet avec un monitoring de savoir quel est l’état de fraîcheur des garçons le matin.

Aujourd’hui, on fait un entraînement quotidien avec un GPS sur les maillots, qui calcule les distances parcourues, avec quelle puissance jusqu’aux impacts. 

Toutes ces données nous permettent de monitorer nos charges d’entraînement, l’état de fraîcheur des joueurs et peut-être le point le plus important, de prévenir la blessure.

Parce qu’aujourd’hui, quand on a des effectifs de 30, 35 joueurs, plus une dizaine de jeunes qui s’entraînent régulièrement, la blessure est prégnante. Elle est importante. On fait un sport de combat collectif. Et chaque individu est important dans la performance. 

Le plus important aujourd’hui, ce sont les dernières recherches que l’on a pu mener avec le staff de la préparation de la performance pour comprendre les blessures. Alors elles sont multifactorielles et on ne peut pas toujours maîtriser l’hygiène de vie d’un joueur. Mais on peut maîtriser les charges d’entraînement par rapport au morphotype du joueur par exemple parce qu’il y a aussi l’aspect musculation.

Sur les séances de musculation, on a de nouveaux appareils qui mesurent l’explosivité dans les mouvements de musculation, qui donne le développement de fibres, l’état de fatigue ou de fraîcheur. 

Aujourd’hui, on construit les séances avec un outil de datas, de chiffres avec des objectifs clairs et établis.

Tout ces données-là nous permettent de nous orienter sur des méthodologies d’entraînement pour avoir un maximum de joueurs dispos et finalement la meilleure équipe.

Jérôme Papin : Alteryx peut ainsi permettre à Xavier Garbajosa, demain manager de tel ou tel club, d’avoir ces données analysées ?

Raphaël Savy : Exactement. On pourrait consolider toutes ces données statistiques, de tendances, de prévention et de blessures, pour finalement montrer des analyses intéressantes et dire, par exemple, quelles vont être les tops performeurs sur un match, sur la saison ou quelles vont être les préventions les plus plus adéquates sur les blessures. 

On peut donner des tendances, des insights pour améliorer les performances d’une équipe.

Xavier Garbajosa :  Alors on a déjà pas mal de données sur les blessures et la performance. Je ne vais pas rentrer dans le détail, mais par exemple, on découpe notre terrain en zone et on sait le temps passé dans ces zones-là, sur la zone de marque, sur l’efficacité que l’on a eu sur ces moments passés dans ces zones, etc.

Cela nous permet aussi d’avoir un discours par rapport aux joueurs et de dire nos points forts et les points d’amélioration que l’on doit avoir.

Ensuite, il y a l’individu et la prévention de la blessure. Et quand il y a un constat de la blessure, on demande au staff médical de quel type de blessure il s’agit, si elle est accidentelle ou s’il s’agit peut être de surentraînement. Donc on va demander quel a été le temps d’entraînement du joueur pendant le dernier mois, quelles ont été ces datas GPS qui peuvent nous donner certains paramètres que l’on va prendre en compte et ainsi anticiper pour la suite. 

Parce qu’un joueur aujourd’hui joue beaucoup, pratiquement tous les week-end. Il y en a même certains qui ont pratiquement trois compétitions dans l’année entre le Top 14, la Coupe d’Europe et l’équipe de France. Donc ça fait quand même des semaines chargées et il faut pouvoir savoir le bon moment pour les faire se reposer.

Mais le plus difficile pour nous reste l’analyse des données parce qu’il y en a énormément et qu’il y a tout un tas de paramètres et de critères. Donc parfois, en tout cas, moi personnellement, j’arbitrais sur certains thèmes, pour le reste, je n’étais pas compétent et cela faisait beaucoup de données.

Jérôme Papin : On va prendre un cas d’usage dans le sport automobile avec McLaren qui a fait appel à Alteryx pour les aider justement à collecter ces données. Alors, parmi toutes ces données, il y a, à un moment donné, la décision qui est humaine. 

Raphaël Savy : Oui. On fournit des résultats, des analyses, mais la dernière décision, par exemple, dans la Formule 1, elle revient au pilote ou du moins à l’équipe parce que c’est aussi un sport d’équipe avec les ingénieurs, mécanos, etc, qui travaillent avant, pendant et après la course pour optimiser la voiture. 

On a ce partenariat avec McLaren depuis plusieurs années et ce qui est intéressant, c’est que le monde de la Formule 1 a décidé de limiter les budgets à 145 millions de dollars par an (pour réduire l’écart de moyens entre les équipes de pointe). Ce qui veut dire que pour se différencier, les écuries doivent avoir des outils innovants pour optimiser leurs performances. Et depuis quatre ans, les ingénieurs de McLaren utilisent la plateforme Alteryx pour designer et construire la voiture, mais aussi durant la course, pour optimiser toutes les données de course.

Sur une Formule 1, il y a 300 capteurs télémétriques qui collectent la donnée de course en temps réel. Donc cela va être des données sur la performance du moteur, sur le carburant, sur la température extérieure, sur les pneus. Tout un tas de données qui remontent en temps réel aux équipes d’ingénieurs.

Donc il faut savoir que cela représente 1,5 Tera de données par course. Et en temps réel, les équipes de mécanos discutent avec les pilotes pour essayer de prendre les meilleures décisions. Alors parfois ça marche, parfois un petit peu moins bien, mais au final, c’est quand même l’humain qui fait toute la différence.

Jérôme Papin : L’ingénieur peut avoir un cerveau bien fait mais, à un moment donné, 1,5 Tera de données cela fait quand même beaucoup !

Raphaël Savy : Si on prend l’exemple de l’arrêt au stand, c’est 20 mécanos qui avec le pilote se synchronisent pour, en deux secondes, enlever et remettre quatre nœuds, etc. Si c’est deux secondes, c’est bien. Si c’est trois secondes, ce n’est pas bien. Donc la marge d’erreur est infime.

Sur la gestion des pneus, il y a aussi une anecdote en 2021, sur le Grand Prix de Russie à Sotchi où la pluie arrivait et allait s’intensifier. Donc tout le monde avait l’information et les équipes ont demandé aux pilotes de s’arrêter. Et là, Lando Norris (pilote McLaren) a choisi de faire un tour de plus. Eh bien, ce tour lui a été fatal puisqu’il était premier et a terminé septième. Quelques jours après, on était au MacLaren Techno Center, à côté de Londres pour discuter avec les équipes et savoir ce qui s’était passé : et ils nous ont dit que c’était de leur responsabilité et non celle du pilote. Et on apprend aussi de nos erreurs.

Jérôme Papin : C’est très important cette anecdote parce que malgré les données d’Alteryx, sur la pluie notamment, il y a l’humain qui décide. Et ça nous ramène au rugby où lors d’une conférence de presse à l’issu d’un match, Ugo Mola, manager de Toulouse, raconte que toutes les données GPS qu’il avait sur Romain Ntamack lui ordonnaient de le sortir et finalement, c’est lui qui va marquer dans les dernières minutes l’essai de la victoire de Toulouse qui remporte le titre. Un essai d’ailleurs élu Essai de l’année ! Xavier, à un moment donné, ce n’est plus une question de data mais d’intuition.

Xavier Garbajosa : Au-delà des données factuelles, je pense qu’elles étaient aussi en accord avec ce que Ugo pouvait voir du joueur et de ce que l’on a tous vu. C’est-à-dire que Romain, ce jour là, il ne fait pas mal sa meilleure finale et surtout dix minutes avant, il manque deux choses importantes dont une pénaltouche qui ne sort pas.

Donc là, il y a le visuel, l’expérience du technicien qui voit que son joueur n’est pas dans un bon jour et des datas qui ne sont pas pétillantes, où il y a très peu de haute intensité.

Donc soit Ugo prends zéro risque et il le sort. Soit il fait le choix de le laisser parce qu’il connaît la qualité du joueur et surtout l’esprit compétiteur du joueur. Et à deux minutes de la fin de jeu, Romain perce la défense de La Rochelle et va marquer l’essai. Et c’est le côté irrationnel dans le sport, le côté humain qui permet de temps en temps de faire des choses qui ne sont pas prévues dans un tableau Excel.

On peut également transposer sur le dernier quart de finale de la Coupe du monde de rugby des Français face aux Sud-Africains, pour lequel, si on regarde toutes les données, le nombre de fois où on évolue dans le camp adverse, le nombre de fois où on aurait dû prendre des points, eh bien, toutes les probabilités statistiques nous donnent vainqueur de ce match-là. Sauf qu’à la fin, on perd d’un point. 

Donc il y aura toujours une marge qui sera vouée au côté humain que l’on ne maîtrise pas. Mais c’est vrai qu’aujourd’hui, tout ce qui est data nous amène quand même des outils pour devenir meilleurs, ça c’est certain.

Jérôme Papin : Chez Alteryx, vous apportez beaucoup de soin à ce que l’humain soit aussi au cœur de ses actions. Ce ne sont pas simplement des logiciels qui tournent. Il faut que l’humain accompagne la compréhension.

Raphaël Savy : Absolument. D’abord la plateforme est en self-service, donc elle est accessible à tous. On donne la main à l’utilisateur pour qu’il fasse lui-même ses processus d’analyse. Mais au-delà, il y a aussi toute une formation qui est importante. Et c’est d’ailleurs aussi une des raisons pour laquelle McLaren nous a choisis : c’est que n’importe quel nouvel ingénieur ou collaborateur peut se former très rapidement, simplement sur la plateforme, en regardant des tutos. Il suffit de passer quelques heures sur notre site pour se former mais aussi pour créer des communautés. Et c’est ça qui est aussi important dans la data, c’est que l’on essaye de créer des communautés dans le sport, dans le marketing, dans la finance. Pourquoi ? Parce que ce sont des gens qui vont échanger entre eux et apporter des réponses entre eux par le dialogue, par la communication.

Donc cette appartenance à la communauté est très importante chez Alteryx et plus globalement dans le monde de la donnée.

Jérôme Papin : La dernière thématique est sur l’évolution des métiers. Alteryx travaille sur cette transformation des métiers ?

Raphaël Savy : Complètement et l’IA générative que l’on a intégré va permettre de répondre aux problématiques de Xavier. Elle va permettre tout de suite de détecter quelles tendances, quels résultats vont être importants pour son métier. Et lorsque tu parlais de blessure, demain, on pourra dire, attention, Xavier risque une tendinite parce qu’il a fait tant de temps de jeu.

Ces outils d’IA sur notre plateforme facilitent la décision, les processus. Il y a des gens qui veulent juste une réponse à une problématique ou bien plus rapidement une analyse et l’intelligence artificielle va permettre aussi cette rapidité.

Xavier Garbajosa : C’est fondamental la temporalité dans la prise de décision. Dans le sport de haut niveau et dans le monde de l’entreprise, le temps est compté.

Donc aujourd’hui, être capable de pouvoir anticiper une blessure quelle qu’elle soit, en étant dans l’instant T, cela peut-être une avancée hyper intéressante.

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