Avec Marion MARTINEZ, Dirigeante fondatrice de RUPTURE ENGAGEE* et Mickaël CRECHE, Directeur CSR & Compliance de RICOH France.
Entre les mises à jour des Lois de Finances et l’évolution des réglementations, entre le renforcement des Zones à Faibles Émissions mobilité et les obligations de renouvellement imposées par la loi LOM… Ou quand le secteur des transports reste le premier émetteur de gaz à effet de serre en France, et représente près de 30 % du total des sources d’émissions, intégrer la RSE dans sa Car Policy est désormais incontournable pour le gestionnaire de parc.
En matière de RSE, on constate une évolution des attentes des collaborateurs indique Marion MARTINEZ. Ils ne vont plus vouloir se tuer au travail, ne voudront plus travailler dans une société ou dans un métier où il ne trouvent pas du sens, où ils ne sentent pas utiles. Et il y a aussi une évolution des attentes globales de la part des consommateurs et des clients qui n’ont plus envie de financer, de consommer des produits, des services qui viennent d’entreprises qui n’ont pas d’engagements, d’éthique. On a donc une évolution des deux côtés, autant des collaborateurs que des consommateurs…
Une des clés consiste à suivre les bonnes méthodes. La RSE est la responsabilité sociétale de l’entreprise qui consiste à appliquer les principes du développement durable à son activité. On a donc une dimension environnementale mais également une dimension sociale. Il ne faut exclure ni l’une, ni l’autre. Donc, il faut avoir en tête l’impact environnemental de notre activité, de notre flotte auto en choisissant des prestataires et des fournisseurs qui partagent nos engagements RSE, mais aussi en sensibilisant nos collaborateurs ; car si nous avons besoin de l’impulsion de la direction sur les orientations stratégiques, des objectifs et des moyens, on a aussi besoin de l’implication des collaborateurs. Et sur ces sujets de mobilité et de flotte auto, si l’on n’a pas leur compréhension et leur envie de contribuer à ces engagements-là, on peut être vite limité par une résistance au changement ou par une mauvaise compréhension du pourquoi des décisions de l’entreprise.
Du côté de chez Ricoh, dont la flotte compte 1 400 véhicules, on est encore à la croisée des chemin, indique Mickaël CRECHE. Si les valeurs sociétales et environnementales sont implémentées depuis l’origine de l’entreprise, de l’économie circulaire à la réduction des inégalités, de la décarbonation à la neutralité carbone… tout le monde est pour le véhicule électrique et l’hybride jusqu’au moment où l’on parle de recharge, de prise de véhicule pour les week-ends ou vacances. Là, on sent les premières objections…
Pour Ricoh France, l’impact de la flotte automobile, c’est 90% de notre empreinte carbone. Donc, notre enjeu premier est de travailler sur la flotte notamment pour l’attractivité de l’entreprise et pour une génération extrêmement sensible au développement durable…
De plus, le contexte réglementaire ne nous laisse pas le choix. On peut le vivre comme une contrainte ou une opportunité. On est donc parti sur un diagnostic de notre contexte opérationnel...
On travaille à des solutions adaptées à chaque type d’utilisation mais également en rapport à la situation du collaborateur, s’il vit en appartement ou maison individuelle, en ville ou la campagne par exemple… D’un autre côté, on optimise les déplacements de nos commerciaux autant que ceux de nos techniciens…
Pour nous, le meilleur déplacement est celui que l’on ne fait pas. Et pour cela, il y a des outils, des solutions de diagnostic, de dépannage à distance, de prise en main du parc avec des applicatifs qui permettent d’économiser nos interventions dans une stratégie de déplacement globalisée.
On travaille donc sur le dispatch de nos interventions afin de les optimiser... sur la notion de non déplacement et sur le télétravail en développant un environnement de travail globalisé, de digitalisation, car aujourd’hui, l’enjeu flotte automobile se déporte vers la notion de mobilité de l’entreprise au sens globale du terme, celle de se déplacer d’une autre manière…
L’entreprise citoyenne devient la norme, poursuit Marion MARTINEZ. De plus, dans les appels d’offres, il y a une dimension RSE qui est désormais intégrée dans les critères indispensables.
Les entreprises ont donc un véritable intérêt à mettre en place ces dispositifs RSE : cela va leur permettre de recruter, de fidéliser leurs collaborateurs, de se différencier de leurs concurrents, d’attirer des consommateurs, et de répondre à des exigences réglementaires qui se durcissent d’année en année…
Les entreprises doivent davantage sensibiliser les collaborateurs et s’engager plus durablement... Si on parle de mobilité durable, il ne s’agit pas uniquement d’électrifier sa flotte mais de chercher des modes de déplacements plus doux, de manière globale à tout le scope de l’entreprise.
Ce que confirme l’enquête Balancing Sustainability and Profitability Survey, menée au Royaume-Uni en 2020 auprès de 200 cadres supérieurs et de 1 500 consommateurs. L’étude a examiné les points de vue des entreprises et des consommateurs sur le développement durable et la manière dont ils s’adaptaient pour créer un avenir plus durable.
L’enquête révèle que 61 % des consommateurs veulent se tourner vers des marques dont les pratiques de développement durable sont claires.
83% des entreprises décrivent la durabilité comme une opportunité commerciale à exploiter.
72% disent que la durabilité est une tendance à long terme.
74% disent qu’elles n’attendront pas que leurs concurrents montent au créneau avant de définir leurs propres critères de réussite.
Propos recueillis par Christophe Bourroux, journaliste.
RUPTURE ENGAGEE est un cabinet de conseil RSE pour les TPE et PME.
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