SÉCURITÉ - SÛRETÉ

VIPARIS, labellisé « sécuri-site », sa métamorphose à la veille de grands événements sportifs

Retex de Patrice MERLIN, Directeur Sécurité-Sureté Corporate de VIPARIS sur la métamorphose des pavillons et bâtiments gérés par VIPARIS*, labellisés « sécuri-site », à la veille de grands événements sportifs. Revue de détail sur des sites hautement sécurisés.

10 millions de visiteurs. 800 événements. Viparis est le leader européen du tourisme d’affaires et l’opérateur de 12 lieux événementiels situés en Ile-de-France dont Paris Expo Porte de Versailles, le Palais des Congrès de Paris ou Paris Le Bourget.

Deux de ses lieux ont été retenus pour les JO avec Paris Expo Porte de Versailles qui accueillera quatre épreuves olympiques et trois paralympiques et avec le Parc des Expositions de Paris Le Bourget dans lequel les médias travailleront.

Viparis s’est engagé et mobilisé en termes de sécurité-sûreté dans l’objectif des Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024. Une transformation qui débute dès 2014 !

Patrice MERLIN : En matière de sécurité, 2015, avec les attentats, a été un réel déclic.

Les attentats nous ont fait perdre dans un premier temps environ 30% de notre clientèle et on a dû s’adapter. Nous n’avions pas été confrontés à des actes attentatoires, tout juste des vols traditionnels et classiques qui se déroulaient sur les sites.

On est donc passé de 50 caméras de vidéosurveillance en 2015, à 1 000 aujourd’hui.

Et on a un hyperviseur sûreté qui nous permet d’avoir des scénarios préétablis, de simplifier la gestion vidéo surveillance, détection d’intrusion, contrôle des accès, sécurité incendie… en regroupant l’ensemble des données en provenance des différents systèmes sur une seule et même interface.

On ne peut pas mettre deux vidéo-opérateurs pour surveiller l’ensemble des caméras. Donc on travaille sur l’IOT et l’intelligence artificielle.

Cela veut dire que, dès lors que l’on a une intrusion, un déclenchement permet de diriger une caméra sur ce point d’intrusion, de pouvoir reporter cet incident sur une main courante et faire une levée de doute sur l’événement. On a un seul centre de surveillance vidéo à Porte de Versailles qui accueille tous les sites Viparis. Il est bien sécurisé, en béton armé, avec des sas de sécurité comme dans les banques.

Et ce qui nous a également fait progresser, ce sont les divers dépôts de permis de construire que l’on a du fournir avec l’obligation de déposer légalement une étude de sûreté-sécurité publique visée par la Préfecture de police et notamment par le Service opérationnel de prévention situationnelle (SOSP). Ils nous ont véritablement donné un bon coup de main parce que l’on a dû séparer nos flux logistiques de nos flux publics.

Car il y a des pavillons qui sont en phase de montage et d’autres qui accueillent au public et, bien évidemment, les flux se croisent. Donc, par exemple, pour éviter toute attaque avec des camions béliers, on a mis dans un premier temps des dispositifs qui résistent à l’assaut d’un camion de 7,5 tonnes lancé à 50 km/h.

Ensuite, pour pérenniser le système, on a des bornes anti-bélier amovibles qui résistent à un camion de 7,5 tonnes lancé à 80 km/h.

Et ce, deux fois car il a été testé accidentellement par un poids lourd qui n’avait vu le feu rouge allumé. Le plot était en train de remonter et il a décroché son essieu et stoppé net le poids lourd. Et le dispositif fonctionnait toujours.

Quels ont été les dispositifs imposés par l’Organisation des Jeux Olympiques ?

On répond à un appel d’offres, donc il y a une analyse de risques qui a été faite, en particulier par mon service et qui comprend 121 scénarios avec une vingtaine de scénarios attentatoires. Et ce, avec tous les risques que l’on peut déceler aujourd’hui, notamment les attaques à main armée mais également le risque de drone.

Concernant les drones, ce n’est pas facile à traiter car on a une possibilité légale avec nos agents de sûreté de pouvoir faire la détection de drone. En revanche, on ne peut pas les neutraliser. La neutralisation reste la chasse gardée des forces publiques et des forces armées.

Combien d’agents de sécurité avez-vous actuellement et combien en prévoyez-vous pour les JO ?

On a nos propres agents de sûreté au nombre de 10 à 15. A cela, viennent s’ajouter tous les agents de sécurité et de sûreté qui sont pris par nos bailleurs, les organisateurs de salon ou de congrès. Pour le Salon de l’agriculture qui occupe la totalité des 35 hectares du Parc des Expositions de la Porte de Versailles, cela représente de 100 à 150 agents.

Pour les Jeux Olympiques, on fera appel à des sociétés de sécurité privée notamment pour la sûreté, la sécurité incendie mais également la logistique et la propreté. Donc, sur les phases culminantes, on a estimé à peu près à 500 agents de sûreté jour. Ce qui est énorme et c’est pour cela que l’on entend parler d’un besoin de 25 000 à 30 000 agents privés pour les JO.

Est-ce que l’on aura la ressource nécessaire pour pouvoir le faire ? L’avantage, chez ViParis, c’est que l’on travaille avec des partenaires privilégiés avec lesquels on est habitué à travailler. On a essayé de faire des promesses sans signature de contrat tant que l’appel d’offres n’est pas finalisé avec Paris 2024.

Vous avez bien évidemment développé des liens avec les forces de sécurité publique, ce qu’on appelle le continuum de sécurité. Est-ce que cela monte en puissance ?

Tout à fait ! Je tiens d’ailleurs à remercier publiquement le commissariat du 15e arrondissement avec lequel nous entretenons d’excellentes relations et notamment son commissaire qui répond à toutes nos attentes. Parce que l’on est confronté au quotidien sur notre site à des coups et blessures, à des vols de voiture, à des incendies volontaires. Donc, le commissariat vient nous épauler.

D’autre part, on a contracté en 2016, un accord avec les forces armées. On héberge des forces sentinelles avec 34 militaires. Il y en a 17 qui vont en patrouille sur le secteur du 15e arrondissement et il y en a 17 toujours en repos.

Cela veut dire que l’on a des forces armées capables d’intervenir dans le cas d’un attentat sur notre secteur.

Avez-vous des exercices avec la BRI ou le RAID ?

On a des contacts privilégiés avec notamment la BRI que l’on accueille régulièrement sur notre site. On n’a pas encore mené d’exercices mais cela pourrait se programmer éventuellement. En revanche, on a des exercices incendie au quotidien avec la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris.

Comme vous le savez, la sécurité incendie est bien réglementée par l’arrêté du 25 juin 1980 modifié par l’arrêté du 19 décembre 2017. Tout est réglé en fonction du type d’activité que l’on peut avoir – des activités concert, salon, etc.

Donc, on s’attache à respecter le règlement de sécurité et avoir le moins de prescriptions possibles lors des commissions de sécurité périodiques ou les commissions de sécurité d’ouverture parce que l’on a eu dernièrement l’ouverture de 4 pavillons et de deux hôtels sur notre site.

Travaillez-vous en direct avec la BSPP ?

Oui et nous avons également des exercices particuliers parce qu’il y a des éléments de reconnaissance qui sont basés à Issy-Les-Moulineaux.

Un élément de reconnaissance est un groupe particulier qui est amené à intervenir immédiatement sur un feu dans des lieux enfumés avec des appareils respiratoires isolants (ARI) autonomes à circuit ouvert qui fonctionnent avec une réserve d’air comprimé sous haute pression. [L’ARI permet à l’utilisateur d’être alimenté à la demande en air respirable provenant des bouteilles portées sur le dos de l’utilisateur. L’air expiré est rejeté à l’extérieur par intermédiaire de la soupape d’expiration du masque].

Donc, ils viennent faire des exercices dans nos galeries techniques qui se prêtent plutôt bien à ce type de reconnaissance. Et cela nous arrange parce que l’on n’est pas à l’abri d’un feu d’origine électrique dans ces galeries.

Enfin, en termes de sécurité-sûreté, tout est centralisé, c’est un ensemble. On essaye d’avoir une doctrine commune pour l’ensemble de nos sites, avec des directives qui viennent de la direction.

VIPARIS

*Les sociétés d’exploitation des sites VIPARIS sont détenues à parité par la Chambre de commerce et d’Industrie de région Paris Ile-de-France et la société Unibail-Rodamco-Westfield SE.

VIPARIS, ce sont 12 lieux événementiels. CNIT Forest, Espace Champerret, Espace Grande Arche, Hôtel Salomon de Rothschild, La Serre, Les Salles du Carrousel, Palais des Congrès de Paris, Palais des Congrès d’Issy, Paris Convention Centre, Paris Expo Porte de Versailles, Paris Le Bourget, Paris Nord Villepinte.

Propos recueillis par Alexandre Carré – Agora Médias.

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Agora des Directeurs de la Securite

L’Agora des Directeurs de la Sécurité est l’une des 17 communautés d’Agora Managers. Basé en Ile-de-France, le Club Agora des Directeurs de la Sécurité Paris est l'un des 10 clubs de cette communauté. Tous les membres exercent obligatoirement ladite fonction et sont issus d’un groupe ou d’une entreprise de plus de 500 salariés. Ce club offre à ses membres un véritable espace où règnent le partage d’expérience, la convivialité et la confiance
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