SÉCURITÉ - SÛRETÉ

Sécurité des collaborateurs à l’étranger

Les enjeux et l'anticipation des risques

Dans un contexte d’augmentation du niveau de risque et d’intensification des menaces, assurer la sûreté de ses collaborateurs conditionne le développement d’une entreprise à l’international. 

Retex de Luc GUIRAUD, Head Of International Security chez SUEZ sur les mesures de sécurité et d’accompagnement des collaborateurs à l’étranger en tenant compte à la fois des enjeux commerciaux, des profils, du contexte sécuritaire et des spécificités locales, mais aussi, des obligations légales et réglementaires qui incombent à l’employeur.

Présent dans 40 pays avec un chiffre d’affaires de 7,5 milliards d’euros en 2021, le groupe Suez compte 88 775 collaborateurs dans le monde dont 29 000 en France.

Le géant français des services à l’environnement qui appartient désormais à Veolia est sur 4 métiers : l’Eau, le Recyclage & Valorisation des déchets, l’énergie et la construction.

Nous avons, en matière de sécurité des collaborateurs à l’étranger, une matrice de risque à 5 niveaux indique Luc GUIRAUD. Depuis 2021, on a près de 20 pays qui sont au niveau 5, le plus élevé, soit 10 de plus de plus que l’année précédente. Et 17 pays au niveau 4 et 57 de niveau 3.

C’est un travail quotidien de vérification et de contrôle puisqu’on a une obligation de résultats. Donc à ce titre, ce sont des contacts permanents avec les patrons de BU ou les patrons de pays pour bien faire appliquer les réglementations et nos protocoles. Et depuis l’attentat de Karachi au Pakistan en 2002 (quinze morts dont onze Français) où le protocole de sécurité* a été jugé “inadapté” par les juges antiterroristes, nous avons désormais l’obligation de vérifier que ces dispositifs sont fonctionnels. Nous avons 12 règles cyber et 10 règles de sûreté…

Pour savoir comment assurer la sécurité de ses collaborateurs en déplacement, suivez ce retour d’expérience sur les enjeux de sécurisation des personnels de Suez qui partent ou qui habitent à l’étranger : de l’Angola à Bamako et Karachi en passant par la Syrie ou le Myanmar, entre risque terroriste, risque criminel, tensions sociopolitiques, coup d’Etat et guerre.

De la formation d’E-learning à la formation sûreté (conduite défensive et premier secours d’urgence), de la protection en voiture blindée jusqu’au panic button qui actionne des groupes d’intervention locaux en Afrique du Sud, du tracking géolocalisé des personnels à l’exfiltration d’Ukraine d’une country manager jusqu’au rapport d’étonnement en retour de mission… Un voyage au coeur du risque et des menaces.

Propos recueillis par Alexandre Carré, Agora Médias.

Protocole “inadapté”

* Le 8 mai 2002, l’explosion d’un bus transportant des salariés ou sous-traitants de la Direction des constructions navales (DCN) à Karachi faisait quinze morts, dont onze Français. Selon les juges d’instruction antiterroriste parisiens, un chef de site et un chef de projet auraient « par maladresse, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité » involontairement causé la mort de ces hommes. Ils auraient  “sous-évalué” les risques d’attaques et mis en place un protocole de sécurité “inadapté à l’état de la menace »“, notamment lors des déplacements entre le lieu de résidence et le chantier de construction des sous-marins, permettant d’identifier aisément les personnels et leurs itinéraires.

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Agora des Directeurs de la Securite

L’Agora des Directeurs de la Sécurité est l’une des 17 communautés d’Agora Managers. Basé en Ile-de-France, le Club Agora des Directeurs de la Sécurité Paris est l'un des 10 clubs de cette communauté. Tous les membres exercent obligatoirement ladite fonction et sont issus d’un groupe ou d’une entreprise de plus de 500 salariés. Ce club offre à ses membres un véritable espace où règnent le partage d’expérience, la convivialité et la confiance
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