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Innovations métiers : La propreté. Quelles prestations demain ?

La crise sanitaire a mis en lumière l’indispensable rôle des professionnels de la propreté dans la vie quotidienne des entreprises. Mais sous l’effet de la crise, la profession a dû s’adapter face aux évolutions concurrentielles, sociétales, économiques, technologiques, environnementales.

Retex de Yannick DURET, Président-Directeur Général de LA PROVIDENCE sur les évolutions de ce métier (travail en journée, factotum…), et sur les innovations mises en œuvre notamment en IoT et en RSE.

Yannick DURET, un mot pour nous présenter La Providence.

Yannick DURET : La Providence est une entreprise de services, spécialisée dans la propreté qui a 14 agences sur Paris et 4 en province. Nous employons un peu plus de 4 000 salariés et nous avons un chiffre d’affaires de 110 millions d’euros.

Notre prestation s’adresse à des hôtels, à des palaces, dans le luxe également, sièges sociaux, culture et loisirs, retail et autres clients qui nous font confiance depuis des années.

Comment votre métier a-t-il traversé cette pandémie ? 

Yannick DURET : Comme tout le monde. Pendant cette pandémie, il a fallu s’adapter. La différence pour nous, c’est que notre métier est devenu visible parce que les opérations de désinfection se sont faites en journée, sur les zones de contact, sur les espaces de travail. Et cette nouvelle visibilité nous a beaucoup apportés.

La deuxième chose, c’est que cette période a confirmé que notre métier était basé sur des fondamentaux très forts : l’esprit de service, la réactivité et la proximité. Et je rajouterais également, la force de proposition avec des innovations.

Enfin, cette période a confirmé que tout le monde a besoin de tout le monde. Et ça, c’est pas mal !

Cela fait quelques années que l’on en parle de ce travail en journée…

Yannick DURET : Ce travail en journée existait déjà chez certains de nos clients et nous avons eu l’idée avec les équipes, dès le mois de mai 2020, de proposer systématiquement à nos clients ces opérations en journée, sans coût supplémentaire, afin que nos salariés ne soient plus en horaire décalé et qu’ils aient un équilibre professionnel et familial.

Ce travail en continu permet aux salariés des entreprises de faire un pas dans la coactivité…  Pour la mise en place de ce nouveau rythme de travail, La Providence propose de nombreuses innovations telles que le robot aspirateur autonome, la borne connectée ou la fiche de passage digitalisée qui s’adaptent parfaitement à la prestation de nos salariés pendant vos horaires de bureau. Ces derniers suivent une formation spécifique pour mieux appréhender le contact avec l’occupant et garder une confidentialité accrue sur la vie professionnelle. Enfin, nous effectuons un suivi personnalisé de ce changement d’organisation en mettant en place des nouveaux plannings de cohabitation pour répondre entièrement à vos besoins. La propreté en journée, c’est une démarche gagnante pour l’ensemble des parties.

Quelles sont les réticences des entreprises ?

Yannick DURET : À chaque fois que nous avons proposé le travail en journée à nos clients et qu’il a été accepté, nous avons toujours réussi cette opération. Il faut entre six et huit mois pour réussir cette opération de façon à proposer à l’ensemble de nos salariés, une organisation de vie différente, des reclassements chez nos clients parisiens, de façon à ce qu’il n’y ait aucune casse sociale.

L’idée, pour nos salariés, c’est de redonner du sens à leur travail. Et pour nos clients, qu’ils aient une visibilité parfaite sur l’ensemble de la prestation, surtout maintenant, avec les opérations de désinfection.

Aujourd’hui, plus de 20 clients et plus de 500 salariés travaillent en journée. Cela représente à peu près un million de mètres carrés de surface à nettoyer tous les jours.

Nous progressons tous les jours là-dessus et c’est vrai que le numérique et le digital nous ont beaucoup apportés en termes de traçabilité.

Je voulais également ajouter que le renforcement du télétravail et l’aménagement des espaces en flex vont certainement demain modifier un petit peu notre organisation du travail : soit en quantitatif par rapport aux futures réductions de surface ; soit en qualitatif parce qu’on a besoin maintenant de transparence et d’une interactivité obligatoire avec nos clients, avec des salariés omniprésents.

Tous ces ajustements et modifications devront être réalisés d’abord dans le respect des salariés comme le travail en journée mais aussi dans le respect des obligations sociales parce qu’on ne peut pas faire tout et n’importe quoi.

Sur quelles innovations travaillez-vous ?

Yannick DURET : Je pense que l’on dépasse les 4 000 objets connectés sur nos sites. L’idée est de proposer une traçabilité en temps réel à nos clients avec davantage de confort pour nos salariés pour valoriser leur travail. Ça, c’est l’idée de base.

Nous avons des feuilles de passage digitalisées. Des distributeurs connectés où, à chaque moment, nos salariés grâce à leur smartphone savent quel est le taux de remplissage du distributeur savon, du distributeur essuie-mains. Et ce qui marche bien aussi, ce sont les capteurs de flux qui calculent le nombre de fois où un sanitaire est ouvert dans une journée et qui déclenche une prestation lorsque l’on dépasse x population.

C’est un complément à la prestation, testé par nos salariés et nos clients pour savoir si cela apporte un réel plus à la prestation en termes de confort et de valorisation de leur travail.

Qu’est-ce que vous recherchez à travers ces objets ? Soulager les agents, plus de réactivité, plus de temps réel ?

Yannick DURET : D’abord, c’est s’adapter à son temps. Le client est de plus en plus demandeur d’un retour en trace directe des prestations, de traçabilité.

Et puis je dois avouer aussi que, là encore, on est dans la RSE. Nous avons 42 nationalités. On donne des cours d’alphabétisation mais ce n’est pas suffisant pour tous nos salariés. En revanche, ils savent se servir d’un smartphone bien mieux que moi et comprennent les consignes de leur hiérarchie.

Vous avez aussi d’autres engagements en termes de RSE ; des actions en termes d’inclusion, de handicap et de mixité….

Yannick DURET : Sur le handicap, on a des services spécialisés qui nous aident non seulement à recruter des personnes en situation de handicap mais aussi pour le maintien dans l’emploi. Nous dépassons les quotas obligatoires de 6 % tous les ans, ce qui est une très bonne chose pour tout le monde parce qu’on s’aperçoit que tout fonctionne très bien quand on s’occupe d’un sujet.

Deuxièmement, dans la RSE, il y a trois piliers essentiels qui sont l’économique, le social, l’environnemental. Tout cela, on y travaille et tous les indicateurs sont au vert. Mais nous avons rajouté un pilier sociétal par la création de la fondation La Providence dont l’objet est « Les handicaps sous toutes leurs formes, et la Protection de l’environnement » et qui accompagne des associations de façon récurrente… 

En préparant l’émission, on a parlé de polyvalence dans vos métiers. C’est un peu le retour du factotum.

Yannick DURET : Oui, c’est l’homme à tout faire ! Le service à l’occupant s’est transformé en bien-être de l’occupant. Et pour ce bien-être à l’occupant, il faut d’abord que tout l’environnement soit parfait et la propreté en fait partie. Mais aussi qu’il n’y ait pas d’irritants sur le site – la machine à café qui ne marche pas ou la plomberie, etc.

Nous avons décidé de créer ce département factotum avec notre trentaine de factotums qui sont déjà chez nos clients. C’est un département qui va être structuré et structurant afin de développer l’entreprise de façon intelligente et en rapport avec l’évolution des choses sur le terrain.

Cela va des rondes des bâtiments, la maintenance de premier niveau, le transports de produits, ou encore la gestion, préparation et envoi de colis…

Propos recueillis par Lionel Cottin, Directeur de la rédaction ANews Workwell – Agora Médias

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