IA générative : Investissements et adoption dans les entreprises
Une récente analyse révèle qu’en moyenne, 26 % des entreprises ont déjà investi dans l’IA générative. Cependant, la taille de l’entreprise est un facteur déterminant dans le niveau d’engagement avec l’IA générative.
Les géants économiques mènent la danse, les gains d’efficacité sont prometteurs mais les défis pour les directeurs des systèmes d’information comme pour les entreprises restent de taille indique Philippe ALBRECHT, président de Qwanza, dans La minute Benchmark de l’Agora des DSI. Même s’il souligne qu’en France, petit cocorico, en termes d’adoption, la France est numéro un en termes de rapidité et de volume de surface d’adoption de l’IA générative dans les processus. La route est tracée…
» 26 %, c’est le pourcentage des entreprises qui investissent dans l’IA. Néanmoins, il faut regarder cela du point de vue la taille des entreprises, car typiquement, les grandes entreprises qui dépassent les 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires sont engagées dans l’IA générative à plus de 70 %.
Pour les entreprises de taille moyenne, de 1 à 10 milliards d’euros, on est plutôt sur un chiffre qui est de 30 % en investissement et pour les petites entreprises, en dessous d’un milliard, on en est qu’à 3 %.
Au-delà de cela, en ce qui concerne l’adoption de l’IA générative dans les entreprises, il faut aussi parler de rythme. Typiquement, 62 % des entreprises sont dans des phases d’expérimentation et 35 % sont déjà dans une phase d’adoption ou d’industrialisation.
Cela veut dire que les usages de l’IA au quotidien sont déjà rentrés dans les processus.
Alors pourquoi cette adoption et pourquoi ce rythme d’adoption ? Les gains attendus sont phénoménaux : 80 % des entreprises qui investissent dans l’IA s’attendent à des gains d’efficacité d’environ 25 %, ce qui est énorme. Et pour un tiers d’entre elles, les gains attendus sont même de 50 %.
Donc, on attend effectivement des gains phénoménaux qui drainent cette adoption de l’IA. Et il y a trois postes qui ressortent en particulier. Un, c’est l’optimisation de l’expérience client. Deux, c’est l’optimisation de la chaine de la chaîne logistique et trois, c’est le contrôle qualité.
Ceci pose évidemment un vrai défi pour les DSI.
Premièrement, il y a bien nécessité d’investir dans des infrastructures data et IA qui permettent à la fois de porter l’industrialisation et également la flexibilité. Il y a des effets de volumes que tout le monde connaît maintenant. Il y a aussi des gains qui passent par le temps réel.
Pour ceci donc, on voit qu’aujourd’hui, c’est quand même très bien engagé pour la plupart des grands DSI, qui, à 74 % sont déjà dans de l’investissement en lakehouse, qui est vraiment la dernière technologie pour faire ça. Et c’est très bien.
Deuxièmement, est-ce que l’on fait le choix d’aller vers des modèles providers ou des modèles que l’on développe in-house ? Et aujourd’hui, la plupart des choix qui sont faits sont hybrides : à 60 %, les grandes entreprises ont à la fois des choix de modèles provider et développe aussi, à partir d’un modèle open source, leur propre modèle de LLM d’IA générative.
En revanche, pour 99% des petites entreprises, ce sont des modèles de providers évidemment, parce que mettre des ressources sur ce sujet-là, c’est quand même un peu complexe et il faut bien compter son argent.
En conclusion, un petit cocorico : aujourd’hui en termes d’adoption, la France est numéro un en termes de rapidité et de volume de surface d’adoption de l’IA générative dans les processus.
Enfin, il y a trois challenges : Piloter l’investissement par la valeur sur ces sujets-là. C’est très important.
Deuxièmement, c’est comment encadrer, sécuriser les modèles, la confidentialité et la sécurisation autour de ce sujet.
Le troisième, il est vraiment très important. C’est bien d’accompagner la transformation. On a un changement des métiers, un changement des processus majeurs, des changements de poste, beaucoup de performance et de productivité.
Et il faut bien qu’au sein des entreprises, on fasse cela sans heurts, sans casse sociale en associant chacun à cette transformation. »
Propos recueillis par Julien Merali, General Manager du pôle IT d’Agora Managers Groupe
*QWANZA, cabinet de Conseil dédié à la Stratégie et à la Transformation des organisations, selon le concept de la CORPORATE AGILITY est partenaire de l’Agora des DSI. Philippe ALBRECHT, président de Qwanza, présente chaque mois La minute Benchmark, une chronique d’analyse du marché de l’IT.